vendredi 23 avril 2010

À quand la retraite ?

Bizarrement, nous ne sommes pas trop étonnés, ce matin, de la réaction du ministère des Transports au projet de réfection de l'échangeur Turcot. 

Projet rafraichissant, pour ne pas dire avant-gardiste, s'il en est un : une sorte de paire de ronds-points géants, superposés, répondant de manière beaucoup plus concrète aux exigences du BAPE que le projet présenté par le ministère (dont on attend une révision dans les prochains jours, voire les prochaines semaines). Le projet présenté par le maire Tremblay réserve une large place au transport collectif, dénature moins le portrait urbain, vise à réduire la circulation automobile plutôt que l'encourager et réduit largement la délocalisation des résidents des quartiers avoisinants.

Rappelons, pour la gouverne des lecteurs, que devant la désuétude de l'échangeur qui tombe littéralement en pièces (on doit installer des grillages sous les structures aériennes pour éviter que des blocs de bétons ne s'en détachent et s'écrasent sur les voitures qui passent dessous), le ministère avait proposé un projet qui, à peu de choses près, reprenait la structure et les tracés actuels, et les redessinait au sol. Un projet digne des années 60, orienté vers le transport automobile avant tout, et qui en plus de se traduire par des expropriations multiples, dévisagerait le paysage urbain et scinderait ou isolerait des quartiers entiers. Renvoyer à sa table à dessin par le BAPE, le ministère serait sur le point de proposer sa « refonte », à laquelle la proposition de Montréal était une alternative proposée.

Alors, pourquoi ce refus ? « Trop cher, trop long », disent la ministre Boulet et ses sbires, hauts fonctionnaires des Transports du Québec. En fait, le coût passerait de 2,5 à 6 milliards, et la date de « livraison », de 2017 à 2022. Une évaluation tellement ahurissante qu'on la croirait surréaliste, justifiant un refus catégorique selon la ministre. Pourtant, quand vient le temps d'allonger les deniers publics pour emplir les goussets de ses amis de la construction, le gouvernement libéral ne se fait généralement pas prier.

La Ville et ses alliés - un rare consensus s'est installé derrière le projet - ont peine à croire leurs oreilles devant de tels chiffres. Elle attend d'avoir le détail de ces évaluations. « D'ici quelques jours », s'est fait répondre M. Tremblay. En attendant, le maire est revenu à la charge, accompagné d'alliés momentanés du monde municipal, et enjoint le premier ministre Charest de se mettre le nez dans le dossier. Celui-là doit commencer à maudire l'année 2010, qui est à peine entamée et lui apporte déjà un lot de soucis.

Le premier ministre bougera-t-il ? Laissez-nous en douter. Habitué, par trop d'années au pouvoir ,à forcer dans la gorge des électeurs les décisions de son gouvernement, il va probablement faire preuve de son entêtement légendaire = surtout que, les structures appartenant au MTQ, il demeure seul maître à bord. Ce projet deviendra-t-il un boulet de plus aux pieds du parti libéral qui les accumulent sans coup férir ? Sans doute. Mais les gens oublient vite, et les élections sont si loin ! Sans compter qu'ils sont 290 000 à utiliser quotidiennement cet échangeur, 290 000 qui préfèrent de loin le confort de leur automobile à la promiscuité du transport collectif et qui, n'habitant pas la ville-centre n'ont pas grand chose à cirer de la qualité de vie qu'on y trouve. Sont-ils autant à être affecté par le projet digne du pliocène présenté par les génies vieillissant du MTQ ? C'est sûrement le premier calcul qu'aura fait la ministre, bien avant celui des coûts ou des délais !

Au fait, quand prendront-ils leur retraite, ces génies vieillissant ?

Dans le iPad (parce qu'un calepin, c'est tellement out)

Rien de tel, pour terminer une soirée, que se caler devant l'Attaque à 5 pour une bonne rigolade.  Il y a longtemps qu'on a cesser de se questionner sur les raisons qui poussent les directeurs de sports des différents réseaux de télé et radio, à avoir des normes de qualité du français aussi basses.  En fait, on se demande même s'il ont quelque chose qui ressemble à une exigeance à cet égard.
Malgré tout, on se doit de souligner la performance particulièrement médiocre de M. Marc Bureau : on veut bien que le monsieur n'est pas un as de la syntaxe, mais y aurait-il moyen de offrir un petit cours de prononciation ?
En particulier :
  • « fallait» ne se prononce pas « fôllait».
  • « Des fois » ne se prononce pas « dîns fois »
  • « Montréal » n'est pas « Montrial »
Si jamais vous le croisez, faites-lui le message de notre part.
tecnorati code : 9KWTYD76WWUH

1 commentaire:

  1. Excellent texte MR Roland. On dira ce qu'on voudra, mais avoir du cpu, ça l'aide. Splendide analyse

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Et toute cette sorte de choses.